La basse vision se définit comme une altération sévère des capacités visuelles, non compensable par des moyens optiques standards (lunettes ou lentilles), ni par traitement médical ou chirurgical. Elle se distingue de la cécité totale par la persistance d’un reste visuel exploitable, bien que souvent très limité.
Selon l’OMS, on parle de basse vision lorsque l’acuité visuelle est inférieure à 3/10e (0,3) avec la meilleure correction possible, ou lorsqu’il existe une atteinte significative du champ visuel (inférieur à 20 degrés).
Les principales pathologies à l’origine de la basse vision sont :
La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)
Le glaucome avancé
La rétinopathie diabétique
Les atteintes du nerf optique (atrophie, neuropathies)
Les dystrophies rétiniennes héréditaires (rétinite pigmentaire, etc.)
La basse vision entraîne des limitations fonctionnelles importantes :
Lecture difficile voire impossible
Difficulté à s’orienter et se déplacer en autonomie
Altération de la reconnaissance des visages
Problèmes d’insertion professionnelle ou scolaire
Ces limitations peuvent avoir des répercussions majeures sur la qualité de vie, engendrant isolement, perte d’autonomie, anxiété, voire dépression. L’approche de la basse vision doit donc être globale et interdisciplinaire.
Une prise en charge efficace de la basse vision repose sur une évaluation fonctionnelle visuelle précise et la mobilisation de plusieurs types d’aides.
Menée par des orthoptistes spécialisés et/ou ergothérapeutes
Travail sur l’utilisation du reste visuel, le balayage visuel, les contrastes, l’adaptation à l’éclairage
Réapprentissage de l’autonomie dans les gestes du quotidien
Loupes, systèmes grossissants, filtres sélectifs
Téléagrandisseurs et vidéo-agrandisseurs
Lunettes électroniques et systèmes de réalité augmentée
Lecteurs d’écran et logiciels de synthèse vocale
Smartphones adaptés, applications OCR, GPS vocal, reconnaissance de couleurs ou de billets
Outils numériques accessibles pour la scolarité ou l’emploi (ZoomText, JAWS, NVDA…)
Organisation du domicile ou du poste de travail
Optimisation de l’éclairage et des contrastes
Signalétique adaptée
Intervention de travailleurs sociaux, psychologues, conseillers en insertion
Soutien à l’annonce diagnostique, accompagnement dans le parcours de soins et d’autonomie
Collaboration avec les associations spécialisées (ex. : Retina France, AVH, etc.)
La basse vision nécessite une approche centrée sur les capacités résiduelles du patient et une prise en charge interdisciplinaire visant à restaurer l’autonomie et la qualité de vie. Le rôle des professionnels de santé visuelle est essentiel, mais l’articulation avec les acteurs médico-sociaux, éducatifs et technologiques est déterminante pour une prise en charge globale et efficace.